Michael Schumacher ou le retour du Baron

Michael Schumacher ou le retour du Baron Rouge…
mardi 4 août 2009, par Angelo Salemi

On a d’abord cru à une blague : Contrairement à ce qu’annonçait formellement son manager Willi Weber 24 heures plus tôt, Michael Schumacher va bien remplacer Felipe Massa, blessé, le temps de son indisponibilité…

La nouvelle est tombée, éclipsant celle de l’annonce du retrait de l’écurie BMW à la fin de la saison. Canular ? Non ! C’est bien Michael Schumacher, à la retraite depuis 2006, qui assurera l’intérim chez Ferrari, en l’absence du pilote brésilien. Alors qu’il n’a plus connu le monde des Grands Prix depuis octobre 2006, qu’il n’a plus mis les pieds dans une Formule 1 depuis plus d’un an, et qu’il n’a jamais roulé avec la F60 : Michael Schumacher se lance un énorme défi… On ne doute pas de ses capacités mentales, ni de ses capacités physiques, puisqu’il s’entraîne dur malgré sa retraite, mais pourra-t-il être à la hauteur des attentes des tifosi ? A-t-il fait le bon choix en décidant de rouvrir une page qu’il avait fermé sur une démonstration de pilotage lors du Grand Prix du Brésil 2006 ? Repartant dernier à pratiquement un tour des leaders après une crevaison, l’Allemand remonta jusqu’à la 4ème position grâce notamment à des dépassements d’anthologie. Michael Schumacher avait fini sa carrière au sommet de son art. Est-ce une bonne chose pour lui de revenir, 3 ans plus tard, sans jamais avoir testé cette nouvelle voiture ? Et s’il était dépassé, dominé, hors du coup ? L’idée de voir le septuple Champion du Monde surpassé par son équipier est déjà impensable pour les supporters de la firme au cheval cabré, mais aussi et surtout pour lui-même. C’est peut-être en pensant à ce cas de figure que Michael Schumacher a d’abord refusé cette opportunité, d’où les déclarations de son manager la veille. Mais, il s’est passé quelque chose…

Que s’est-il alors passé ? Qu’est-ce qui a fait changer d’avis le Baron Rouge ? Un entretien avec Stefano Domenicali et Luca di Montezemolo peut-être. Pour reprendre les mots du pilote allemand, c’est “par loyauté” qu’il a accepté de prendre la place de Felipe Massa dans le baquet de la Ferrari N°3. ” Même, s’il est vrai que le chapitre F1 était totalement clos depuis longtemps pour moi, il est également vrai que je suis loyal envers l’équipe et que je ne peux pas ignorer cette situation. ” Il est vrai qu’une véritable histoire d’amour lie Michael Schumacher avec la Scuderia, avec qui il a remporté 5 de ses 7 titres mondiaux. Alors oui, le pilote Allemand devait le faire, pour Ferrari, pour Felipe Massa, son ami et pour ses supporters qui depuis fin 2006 ne regardent plus la Formule 1 avec la même excitation. Mais aussi pour lui : Cet homme aime les défis, ce même homme avait préféré s’engager en 1996 avec une Scuderia Ferrari au fond du trou plutôt qu’avec l’équipe dominatrice Williams-Renault qui l’aurait vu pulvériser tous les records… Plus tôt, mais aussi et surtout avec moins de panache et de prestige !

Michael Schumacher revient et il devrait être au départ du Grand Prix de Valence auquel il n’a jamais participé. N’attendons peut-être pas de lui la victoire, vu le potentiel réduit de la F60. Mais le panache, la hargne, l’envie et la perfection risquent fort d’être au rendez-vous. Les mêmes qualités qu’il nous avait démontré durant 249 courses entre 1991 et 2006…