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formule 1 formule1 et encore de la formule 1
30 septembre 2008

critique singapour (par lionel froissart) La roue

critique singapour (par lionel froissart)

lionel_froissart

La roue a plutot bien tourné pour Alonso

Avant de parler des pilotes, je me dois d'évoquer l'incroyable ambiance qui régnait dans le paddock de Singapour le jour de la course et sur la grille de départ quelques minutes avant le début de ce Grand Prix historique. La phrase « c'est pour connaître ce genre de moments que je fais ce métier » est un peu banale mais elle s'applique parfaitement à ce que j'ai ressenti au cours de ce dimanche pas comme les autres, avec cette montée en puissance d'un événement que l'on sait tant attendu et dont on sait que des millions et des millions de personnes sur la planète sont en train de regarder.

A la lumière des projecteurs, au milieu de l'agitation qui régnait alors lors de la mise en grille, je mesurais la chance d'être là, comme je l'avais déjà ressenti lors de la première édition du GP de F1 à Indianapolis, ou lors de la cérémonie de clôture des jeux d'hiver de Salt Lake City ou lors de la descente homme à Nagano, ou encore au moment de l'entrée des boxeurs dans le MGM Grand lors du premier Tyson-Holyfield à Las Vegas au son d'un air de gospel dévastateur. Ou encore lorsque je suis entré dans le petit studio des interviews à Suzuka en 1988 et que je suis tombé dans les bras de Senna, ou lors de chacune des victoires de Kuerten à Roland Garros pour ne citer que quelques uns des moments forts de ma modeste carrière de journaliste spécialisé dans le sport. J'ai voulu profiter au maximum de ces quatre jours. C'est aussi l'une des explications à mon silence. J'ai mesuré à la lecture de certains commentaires à quel point l'exercice du blog est vain et aussi comment quelques crétins – le plus souvent bêtement méchants et incultes – peuvent vous gâcher le plaisir simple de communiquer. Je ne demande surtout pas que tout le monde soit d'accord avec moi, au contraire, ce serait très lassant. Mais un minimum de savoir vivre et parler ne peut pas faire de mal. C'est dommage pour les autres, mais cette poignée d'abrutis – je ne suis même pas sûr qu'ils se reconnaîtront tant leur bêtise crasse doit les aveugler – m'a ôté l'envie de poster. Il y aura probablement une évolution significative de ce blog dans les prochains jours. Je m'attacherai alors à jouer les modérateurs même si cela doit s'apparenter à une forme de censure. Comme me dirait un voisin de bureau dans un langage assez imagé; « Je n'ai pas l'intention de me laisser baver sur les rouleaux. »

Voilà qui est dit et voici tout de même un blog Ô critiques qui aura bien du mal à être à la hauteur de ce 800e Grand Prix de l'histoire de la F1.

Je vous laisse corriger les fautes

Les organisateurs: Le quasi sans faute. Pour une première c'est assez étonnant. Le tracé de Singapour sera peut-être légèrement retouché pour l'année prochaine et certaines bosses rabotées. L'idéal serait d'augmenter (mais comment? A moins que les nouvelles règles techniques....) de quelques mètres les distances de freinage pour justement offrir aux pilotes les plus décidés de se lancer dans l'aventure des dépassements. Comme je l'avais imaginé en découvrant voyant le tracé le jeudi, il favorise le spectacle. Il est plutôt réussi, un poil dangereux le dessin du circuit est très éprouvant pour les pilotes. Il y a finalement deux ou trois courbes assez copieuses (cf avant les stands) et des passages vraiment acrobatiques. Perso je trouve que ce Grand Prix est globalement aussi réussi que Valence a été raté de chez raté. Nous avons même assisté à des dépassements (Alonso, Hamilton, Raikkonen, Nakajima, même Massa a doublé la Toro Rosso de Bourdais) preuve que lorsqu'ils sont acculés, les pilotes peuvent se sortir les doigts.

Il y a tout de même eu un petit miracle. Pas une goutte de pluie lors des essais et de la course. Je n'ai d'ailleurs pas vu la pluie. J'ai entendu l'orage et la pluie jeudi matin, mais je dormais  et certains ont cru voir des trombes tomber dans la nuit de vendredi à samedi. Je me suis couché vers 4h30, mais là encore je n'ai rien vu ( et je précise que je bois pas)... Bref, les prochaines éditions ne seront pas toujours épargnées et en cas de grosse pluie il y aura vraiment un souci.

Fernando Alonso. Monsieur Alonso! L'Espagnol avait prévenu Bourdais avant le départ. N'essaye pas de m'attaquer au départ. « Je vais mettre le feu. De toute façon, je suis sur une stratégie à trois arrêts et je vais me sauver ». De fait, Alonso a gagné trois places dans le premier virage en jouant un peu des coudes et des roues, usant de l'immense espace que lui offrait les dégagements de la piste, mais lors d'un départ tout est permis dès lors que l'on ne provoque pas un accrochage.

L'intervention de la voiture de sécurité à joué en sa faveur mais encore fallait-il être capable d'imposer un rythme d'enfer. Sans trop savoir pourquoi (c'est Alonso qui le dit) la Renault marchait du feu de dieu à Singapour. On a vu. Sa relance après la deuxième SC était un modèle du genre. Je crois que cette victoire a fait plaisir à beaucoup de monde. J'ai regretté qu'Alonso ne soit pas plus grand seigneur sur le podium où il a snobé Hamilton et n'a pas posé  pas pour la traditionnelle photo des trois premiers. Allez Fernando, on le sait que tu es une teigne, n'en rajoute pas.

Nico Rosberg. Quelle vista! Quel talent! Presque 300 kilomètres à un rythme de qualification, ça vous change une course. Malgré sa pénalité pour son ravitaillement sous safety car, Rosberg a sauvé son Grand Prix en pilotant comme un champion. Il ne pouvait pas faire autrement que de s'arrêter pour ne pas risquer la panne d'essence mais a eu l'intelligence ( et l'équipe Williams avec) d'utiliser au maximum le délais autorisé par la FIA avant de purger sa peine le temps de creuser un bel écart sur ses poursuivants. Et comme Hamilton était dans le trafic à ce moment, ce fut tout bénéfice pour Rosberg. Bien joué. La course de Nakajima a prouvé que la Williams était particulièrement à l'aise sur ce circuit.

Lewis Hamilton. Pour dire la vérité, Hamilton avait un petit moral ce week-end. L'épisode du tribunal de la FIA à Paris l'a affecté. Sur le plan sportif, après les premiers essais, il a très vite compris que le rythme de sa McLaren-Mercedes ne lui permettrait pas de jouer avec les Ferrari sur toute la durée de la course. Un pole position aurait pu changer pas mal de chose, mais Massa a réalisé un véritable exploit dans cet exercice, tandis que Lewis a passé la moitié de la Q3 à se remettre de ses émotions après échappé d'un rien (ironie du sort, merci la panne d'Alonso) au couperet qui l'aurait rejeté en onzième position sur la grille. De plus, pour avoir discuté un peu avec Lewis vendredi soir, il accepte avec réticence l'obligation de devoir réfréner ses ardeurs dans l'optique de la victoire au championnat. Ce n'est pas vraiment dans sa mentalité mais les leçons de 2007 sont encore fraîches dans sa mémoire. Et aussi, il est évident que Kovalainen ne lui est pas d'une grande aide. Et Hamilton se retrouve à devoir repousser les assauts de deux Ferrari et non pas une seule. Compliqué mais jouable surtout lorsque la Scuderia se marche sur les pneus comme à Singapour. Avec un peu plus d'avance au championnat, Hamilton aurait accepté d'en découdre avec son vieux pote Rosberg. Quoi de plus rigolo que de se tirer une bonne vieille bourre avec un copain?

Timo Glock. Chaud bouillant en début de course, l'Allemand a eu le mérite de ramener sa Toyota intacte, ce qui n'est pas le cas tous les dimanches. Et surtout, il n'a pas craqué en fin de course malgré le retour en force (bref) de Raikkonen.

Sebastian Vettel. Bien sûr, après la folie de Monza, Vettel a été plus discret mais il a pourtant réussi une super qualif, mais n'a pas grand chose a se reproche en course, sinon un freinage raté qui lui a fait perdre la quatrième place.

Nick Heidfeld. Solide, Heidfeld a fait le métier. Pénalisé pour avoir gêné Barrichello en qualif, l'Allemand n'a pas eu la vie facile en partant de la 9e place. Il a perdu  gros dans le trafic, comme pour beaucoup d'autres.

David Coulthard. Complètement à la rue au début du week-end, pas très bien qualifié, usé et fatigué après quelques tours, DC a pris sur lui en course et a souffert. Un ravitaillement raté lui a coûté du temps, ce qui lui a offert la possibilité de résister à Hamilton pendant un bon moment, et a ainsi brillé sous les projecteurs pour marqué des points pour le deuxième fois de la saison. Bientôt la quille et ce n'est pas plus mal.

Kazuki Nakajima. Peut-être est-ce la perspective de bientôt courir chez lui mais aussi d'être sur un siège éjectable qui a sur motivé le petit japonais. Très chaud en début de course (Alonso en sait quelque chose) et finalement dans les points pour la cinquième fois de la saison sur un circuit difficile, qui ne pardonnait pas la moindre approximation.

Jenson Button. Je vais vous faire un confidence, je n'ai pas vraiment vu la course de Button. J'ai remarqué qu'il était plutôt bon aux essais et avait toujours un sérieux coup de volant, propre, efficace, limpide.

Heikki Kovalainen. Plutôt bon en début de course, Kovalainen a échappé au pire lors d'un contact avec Kubica au départ mais affirme que l'équilibre de sa monoplace s'en est trouvé affecté. Il a ensuite patienté derrière Hamilton au ravitaillement puis s'est retrouvé dans le trafic. Son seul mérite est d'avoir retenu Raikkonen pendant quelques tours mais cela n'a servi à rien au final.

Robert Kubica. J'allais l'oublier celui-là. Un peu chaud au départ avec Kova, mais qui ne risque rien n'a rien. Comme Rosberg, il s'est retrouvé étranglé par l'obligation de sa pénalité. Pas mal en qualification, Kubica a révélé qu'il avait été malade pendant la course, victime d'un terrible mal de tete et qu'il avait de plus en plus de mal a voir les repères de freinages à cause des bosses.

Sébastien Bourdais. Je dois avouer que je suis un peu déçu par la course de Bourdais qui a été handicapé par des soucis de freins. C'est sûr qu'un arrêt anticipé, juste au moment du premier Safety car, aurait pu changer sa course. Et pourquoi pas prétendre terminer avec (devant ou derrière) Vettel. Le problème, c'est que Bourdais a cruellement besoin d'un résultat. Si la pluie est au rendez vous à Fuji, ce sera sa dernière chance mais il semblerait que la messe soit déjà dite pour lui chez Toro Rosso (où il serait question d'amerner 6 millions de dollars) et que Nicolas Todt a encaissé une fin de non recevoir chez Renault de la part de Briatore. Désormais, il n'y a plus que le patron Carlos pour imposer Bourdais chez Renault et ça je n'y crois pas.  Il y a peut-être quelque chose à essayer du côté de chez Williams... Sans grand espoir.Pour avoir longuement discuté avec Sébastien Buemi, il apparait que la position du Français est de plus en plus fragile, mais Buemi reconnait que lui meme est dans le flou. Il n'a meme plus le droit de voyager en business pour les vols lointains selon les ordres du docteur Marko. S'il est titularisé la saison prochaine ça changera surement.

Felipe Massa. Etonnant ce petit bonhomme. Vraiment de plus en plus solide en qualification, Massa se montre impérial lorsque il est en tête d'une course. Son début de GP était assez étourdissant. Rapide, précis, autoritaire. Encore une fois, c'est ravitaillent raté qui a gâché sa démonstration et l'a privé d'une victoire quasi certaine. Est-ce qu'il faut lui en vouloir d'avoir accumulé les fautes ensuite et de s'être encore une fois montré plus que fébrile. Non! Totalement déconcentré, Massa n'y était plus. Même avec une Ferrari, remonter de la dernière place vers les points était mission impossible. En revanche, la pénalité à laquelle il avait échappé à Valence est tombée foret logiquement cette fois,  compte tenu de son retour ultra dangereux dans la pit-lane dans laquelle il a encore failli percuter une Force India (ce n'est pas le  grand amour entre la Scuderia et son équipe cliente: cf Monaco, Valence, Singapour).

Mais son rythme de début de course prouve que la Ferrari est probablement la monoplace la plus efficace du moment. McLaren-Mercedes devrait s'en inquiéter même si les prochaines courses devraient équilibrer les forces.

Giancarlo Fisichella. Premier à sortir fort de la piste aux essais, il a récidivé en qualification à cause d'une crevaison. Il est allé au bout de la course mais à un rythme ridicule. Son compte semble réglé chez Force India où des dizaines de pilotes tapent à la porte à commencer par Chandock et quelques autres, les valises pleines. Mais cette équipe est menacée d'implosion.

Kimi Raikkonen. Encore une fois mystifié par Massa en qualification, son début de course a été erratique avant qu'il laisse filer un temps précieux au ravitaillement derrière Massa, le temps que la deuxième machine soit mise en marche. Je n'ai jamais cru au doublé comme essaye de nous le vendre la Scuderia, alors que Raikkonen était sur une stratégie décalée, tout ayant volé en éclat avec la première safety car. Il faut pardonner à Kimi sa faute de débutant derrière Glock en fin de course, mais ce n'est pas très bien vu dans l'optique du championnat constructeurs. D'ailleurs, je sais que Kimi s'est un peu fait remonter les bretelles à ce sujet. Une cinquième place aurait sauvé la place de Ferrari en tête du classement. Pour la suite, je vois le Finlandais faire le jeu de Massa sans vraiment le vouloir en prenant des points à Hamilton, mais est-ce que se sera suffisant?

Jarno Trulli. Belle course à un arrêt mal récompensée.

Adrian Sutil. Vraiment pas terrible même s'il n'est pas totalement responsable sur son accident en course. En évitant Massa il s'est retrouvé dans une barrière qu'avait déjà visité Webber dès les premiers tours d'essais.

Mark Webber. Webber n'était pas à l'aise sur ce circuit et ça s'est vu, même s'il aurait pu profiter pleinement de la première safety car. Il est l'un des rares à abandonner sur problèmes mécaniques preuve que les F1 modernes sont vraiment ultra super fiables.

Rubens Barrichello. Rubens disputera probablement son dernier Grand Prix à Sao Paulo et la boucle sera bouclée. Barrichello fait sans doute la saison de trop, sinon la deuxième de trop. Honda n'en veut plus et je n'imagine pas qu'il puisse encore trouvé des pigeons pour le payer une saison de plus. Sur cette course, son arrêt prématuré a failli être payant mais le son moteur en a décidé autrement. Son rythme était de toute façon trop faible pour espérer un miracle.

Nelson Piquet. STOP! On ne tire pas sur une ambulance. Piquet a fait illusion pendant quelques tours aux essais, juste avant qu'Alonso ne s'occupe sérieusement du problème et élève le niveau de Renault. Piquet, bien sûr, n'a pas pu suivre. On jettera un voile pudique sur son tête à queue dans le tour de formation. En revanche sa faute de concentration qui l'a expédié dans le mur montre à quel point ce pilote – sûrement rapide mais il ne l'a jamais montré en F1 – n'est pas taillé pour le combat.  Renault a désormais le choix de l'embarras pour lui trouver un remplaçant qui fera mieux. A la place de Flavio, je lui épargnerais même les derniers courses, histoire de tester un ou deux pilotes. Yamamoto à Fuji (je déconne là), Grosjean en Chine et Di Grassi à Interlagos.

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