Schumi, la déception du début de saison Fin 2006,

Schumi, la déception du début de saison

Fin 2006, la Formule 1 regrettait le départ d'un champion, Michael Schumacher l'homme aux records et aux manœuvres souvent contestées qui faisaient de lui un pilote unique en son genre. Comme souvent après le départ de pilotes ayant monopolisé les premières places, plusieurs rumeurs l'annonçaient sur le retour, notamment chez Williams en 2007, mais c'est bel et bien en 2009 que le plus grand rêve des italiens deviendra réalité. Felipe Massa blessé au Grand Prix de Hongrie, doit laisser sa place pour le reste de la saison, et pour le plus grand plaisir des tifosi, c'est Michael Schumacher qui est annoncé. Une joie de courte durée puisque l'allemand renonce après des douleurs cervicales, laissant tous les italiens et allemands, ainsi que des millions de fans sur une immense frustration, le baron rouge ne reviendra donc pas. Coup du sort quelques mois plus tard, après quelques longues semaines d'attente, c'est ce même Schumacher qui est annoncé comme coéquipier de Nico Rosberg, une trahison pour Ferrari, puisque l'allemand va dans le camp ennemi, mais qu'importe pour le septuple champion du monde qui intègre l'équipe championne du monde en titre et retrouve son allié de toujours, Ross Brawn. Beaucoup donnaient aucune chance à Nico Rosberg, non pas par manque de talent mais le tandem Brawn/Schumacher semblait effrayant et presque invincible. Le seul paramètre manquant était la réadaptation après 3 ans de pause, bien que Schumacher n'a jamais réellement arrêté la compétition, et sa capacité à tenir face à la jeunesse montante malgré les poids des années. À 41 ans, Michael Schumacher ne semblait pas en souffrir pendant des essais d'intersaisons où ses chronos étaient excellents et proches de Nico Rosberg. A Bahreïn et pour son grand retour, beaucoup de pression et d'espoirs étaient sur lui. Son premier week-end pouvait difficilement être meilleur, avec une Mercedes légèrement moins performante que les Red Bull et les Ferrari, et dans une moindre mesure McLaren. Septième aux qualifications, puis sixième en course, c'est un retour réussi et même plus qu'encourageant puisque le talentueux Nico Rosberg finit à porter de tir de l'allemand. Si beaucoup s'attendaient à revoir un Schumacher dans la course pour la victoire dès sa première course, sa monoplace ne lui permet pas et sa performance reste incroyable, Schumacher semble être de retour même si le chemin semble long pour une 92ème victoire. Mais l'illusion d'un championnat remporté par Schumacher va rapidement s'évanouir. L'allemand fait encore sensation aux qualifications de Melbourne en échouant à 43 millièmes de Nico Rosberg, avant se sombrer en course, touché au départ, il bute face à Jaime Alguersuari sur une Toro Rosso moins performante et qui est le plus jeune du plateau. Au final, il prend la dixième place avec un point, à presque une minute de Rosberg. C'est la première déception de Schumacher depuis son retour annoncé, la première d'une série... En Malaisie l'écart avec Nico Rosberg semble se creuser, si l'on peut mettre un certain doute compte tenu des conditions changeantes en qualifications, les résultats sont là, Rosberg hérite de la première ligne tandis que Schumacher échoue à plus d'une seconde et à une timide huitième place malgré l'absence des Ferrari et des McLaren en Q3.Et la course ne sourira pas plus à Michael Schumacher qui abandonne au dixième tour. L'impression se confirme en Chine où il se qualifie 5 positions derrière Rosberg, et à 7 dixièmes de son compatriote. En course il finit encore dixième, une place décevante pour un pilote comme Schumacher, finissant derrière notamment Vitaly Petrov. Même si Michael Schumacher a montré de beaux restes face à Hamilton, ses courses restent décevantes puisque son équipier monte pour la deuxième fois de suite sur le podium.

Avant le retour en Europe, le bilan de Michael Schumacher est décevant, il navigue actuellement à la dixième du classement avec 10 points, derrière Sutil qui comporte le même nombre de points mais qui comporte une cinquième position. Une cruelle désillusion puisque Nico Rosberg est lui second du championnat avec 50 points, soit 40 de plus que Schumacher, et donc 5 fois plus de points en 4 courses. Le constat est d'autant plus alarmant que Mercedes est actuellement la quatrième force du championnat, et qu'avec l'ancien barème, Michael Schumacher ne serait entré qu'une seule fois dans les points, à Bahreïn. Outre les résultats en eux-même, la manière aussi est étonnante, Schumacher bute sur des pilotes beaucoup moins expérimentés, l'allemand ne fait plus peur. Il y a encore cinq ans, Schumacher était quasiment un mythe à qui il ne fallait pas faire d'ombre, et certains doutes surgissaient quant à certains pilotes qui résistaient peu au baron rouge, aujourd'hui tout a changé. Les pilotes de la nouvelle génération ont énormément de respect pour ce grand pilote, mais le pilote Mercedes reste un pilote comme un autre, il devient même peu à peu l'équipier de Nico Rosberg, et un sentiment d'impuissance face à un équipier plus rapide que prévu semble se dégager. Michael Schumacher s'imaginait sans doutes pas avoir autant de difficultés à son retour, que la victoire allait sembler aussi loin que jamais, que la victoire ne serait peut être plus jamais dans sa poche et que le vent avait tourné. Reste à savoir si après une tournée pré-européenne, le pilote Mercedes qui va bénéficier de modifications sur son châssis, va relever la tête. Avec un contrat de trois ans, l'allemand à le temps de retrouver les sommets, sauf si Schumacher ne va pas au bout de ce contrat et stoppe définitivement sa carrière. La côte de Michael Schumacher semble baisser, et le pilote germanique pourrait regretter ce retour si celui-ci se soldait par un échec cuisant, mais pour l'instant le septuple champion du monde semble cacher ses contre-performances derrière un plaisir qu'il veut afficher. Un plaisir qui sonne faux, puisque Schumacher a toujours montré que la victoire importait plus que tout, et dans ce contexte, le plaisir de s'imposer est absent.

Mais cela montre une chose, rien n'est facile en Formule 1, pas même pour Michael Schumacher.