Tant de pilotes fautifs ? Les décisions prises

Tant de pilotes fautifs ?

Les décisions prises par les commissaires lors du Grand Prix d'Europe provoquent de nombreuses réactions.

Lorsque la Voiture de Sécurité est déployée, les pilotes doivent respecter une limite de vitesse établie à l'avance. Quiconque signe un tour trop rapide reçoit une pénalité.

Dans les heures qui ont suivi la fin du GP d'Europe, des sanctions ont été infligées à neuf pilotes qui, selon les commissaires de Valence, auraient roulé trop vite alors que la Voiture de Sécurité était en piste.

On peut se demander pourquoi neuf pilotes ont été pénalisés (Barrichello, Buemi, Button, de la Rosa, Hülkenberg, Kubica, Liuzzi, Petrov et Sutil). Pas pour l'infraction elle-même, mais pour le nombre de pilotes concernés. Il y en a beaucoup.

Faut-il comprendre que près de la moitié du peloton a commis la même erreur au cours d'une même course ? Ou est-ce plutôt la procédure de déploiement de la Voiture de Sécurité qui est en cause ? Peut-être n'est-ce que le moment choisi pour expédier la Voiture de Sécurité en piste ?

Deux pilotes affirment qu'Ils n'ont simplement pas eu le temps de réagir : lorsque le message a été transmis, il ne restait plus assez de piste pour respecter le temps affiché.

"J'étais très près de l'entrée de la voie des stands quand la Voiture de Sécurité a été déployée, alors j'ai plongé vers les stands. Il n'y avait plus de place pour lever le pied ou freiner, alors honnêtement je ne vois pas pourquoi les commissaires enquêtent sur moi", a expliqué Jenson Button.

"La Voiture de Sécurité est apparue très tard, au moment où j'approchais la ligne de départ," a dit Sébastien Buemi. "Alors c'était très difficile de ralentir dans les proportions stipulées dans le règlement."

Quant à Robert Kubica, il pensait avoir fait un bon coup : "Nous avons eu de la chance lorsque la Voiture de Sécurité a été déployée : je prenais le dernier virage lorsque le message est apparu sur mon volant. J'ai donc décidé de plonger directement vers la voie des stands." Il a été pénalisé.

Michael Schumacher n'a commis aucune faute, mais il a néanmoins vu sa stratégie de course ruinée lorsqu'il s'est présenté à la sortie de la voie des stands pour y découvrir un feu rouge : "Notre point de vue, c'est que la Voiture de Sécurité est passée devant les stands sans qu'il n'y ait une file de voitures derrière, alors il n'aurait pas dû y avoir de feu rouge. Le feu vert s'est allumé un instant, et soudain il est revenu au rouge."

"Nous croyons qu'il s'agit d'une erreur", a précisé l'Allemand. "Nous aimerons que la situation concernant la Voiture de Sécurité soit clarifiée."

Il n'est pas le seul. Chez Ferrari, la frustration est grande, très grande, comme en témoignent les commentaires du patron de l'équipe.

"Le résultat de ce Grand Prix nous laisse un goût très amer", a déclaré Stefano Domenicali. "La Voiture de Sécurité est arrivée au pire moment puisque nos deux voitures venaient tout juste de passer devant l'entrée de la voie des stands. Ils ont donc été forcés de faire un tour complet derrière la Voiture de Sécurité, ce qui a définitivement compromis notre course."

"Je crois que de tels incidents lors de la neutralisation d'une course soulèvent des questions", ajoutait-il. "Il faut s'assurer que notre sport demeure crédible aux yeux des gens qui y sont impliqués et aussi aux yeux des gens qui nous regardent, que ce soit au circuit ou devant leurs écrans de télé."

De plus, les pénalités de cinq secondes ajoutées au temps des pilotes semblent bien dérisoires comme sanction. "Avec ce genre de précédent, à l'avenir vous pourriez parfois préférer enfreindre le règlement plutôt que le respecter", remarquait Domenicali.

Vu les nombreuses réactions, le sujet sera certainement abordé lors de la prochaine réunion de la FOTA, l'association des équipes de la Formule 1. La controverse créée par la pénalité tardive émise contre Lewis Hamilton sera probablement examinée.